Le Figaro - Arts Expositions : Comment l'art moderne vient aux femmes




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COURANTS D'ART - Woody Allen ne comprend pas Picasso qui lui a donné dans Minuit à Paris les joues creuses d'un Don Quichotte efflanqué. Et à Kathy Bates, infirmière sadique de Misery, le rôle d'une Gertrude Stein trottinante. Sous son giron, la femme-homme qui relit la copie des grands écrivains, exilés oisifs sur le pavé luisant, devient institutrice revêche. En un tableau, le fameux portrait de 1906 inspiré par La Femme à l'éventail de Cézanne, Picasso montre une autre parenté. Œil trop rond, affleurant comme celui d'un cheval, visage d'une force dissuasive, épaules de terrienne et mains sûres de leurs droits, cette Américaine de la rue de Fleurus ressemble… à Picasso ! L'histoire de cette amitié qui accompagne la naissance de l'art moderne (le mur magique des études pour Les Demoiselles d'Avignon !) est une légende dorée. Un film saisit Gertrude Stein, bloc de granit tout en morgue, s'expliquant à la Lacan sur son texte hermétique. Et illustre le mariage du discours de plomb et de l'art, autre phénomène du siècle.

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