Une belle chevauchée chinoise : Le palais de mémoire d’Elise Fontenaille | Les 8 Plumes

Une belle chevauchée chinoise : Le palais de mémoire d’Elise Fontenaille

Curieux roman que le palais de mémoire, publié en août dernier par Elise Fontenaille. Au début du XIXème siècle, le jésuite Artus de Leys, parti en Chine enseigner l’art de mémoire, se remémore quelques épisodes de sa vie, entre deux volutes d’opium. Le souvenir d’une personne, le prince Jade, l’obsède …

Ce roman est une plongée dépaysante et mystérieuse dans la Chine du 18è siècle, entre fumeries d’opium et tortures cruelles dont Artus est parfois le témoin atterré. Le roman se décompose en courts chapitres aux titres évocateurs, « le jardin des supplices », « Nuit d’opium », « cauchemar dans le pavillon noir », autant de textes reliés entre eux pour former ce subtil palais de mémoire. En exergue de certains chapitres, l’auteur énonce quelques moyens qui favorisent l’art de mémoire.

A la lecture de ce roman, on devine que la plupart des détails ont été exhumés par l’auteur grâce à des recherches précises. Parfois, les nombreuses références aux personnages ou faits historiques m’ont un peu rebutées (manquant cruellement de la culture nécessaire pour les apprécier toutes !). Mais heureusement, pour contrebalancer cet aspect documentaire sec et froid, l’auteur insuffle passion, aventure et sensualité dans les pages. Et finalement, je me suis laissée portée par ce voyage. Une belle chevauchée en Chine…

« Tu n’es plus là, et moi j’erre dans mon palais de mémoire ; autrefois il était somptueux, je ne me lassais pas de l’arpenter… Depuis que tu es parti, toutes les pièces sont dévastées, il sent la mort et la fumée ; mon beau palais a brûlé, je n’y retrouve rien de ce que j’y avais laissé. Parfois, tu le traverses en silence, l’ombre de ton faucon sur l’épaule ; je voudrais te parler, je tends les bras vers toi… mais tu t’en vas sans me voir. »

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